Lors de l’ouverture de la 8eme édition d’expo béton RDC, le 10 septembre 2024 à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, l’ambassadeur de la République Arabe d’Égypte, ElMekwad HESHAM, a partagé l’expérience de son pays dans la construction de sa nouvelle capitale administrative, souvent appelée « Sissi City ».
Ce projet ambitieux, lancé par le président Abdel Fattah al-Sissi, est présenté comme un modèle inspirant pour les autorités et investisseurs congolais.
D’après ElMekwad HESHAM, la nouvelle capitale égyptienne, située à environ 45 kilomètres à l’est du Caire, est conçue pour accueillir jusqu’à 6 millions d’habitants sur une superficie de 750 km².
Le coût total du projet est estimé à environ 60 milliards d’euros, ce qui soulève des préoccupations quant à son financement et son impact économique.
Le projet a été initié en 2016 avec une première phase budgétisée à environ 3,3 milliards d’euros. Cependant, les coûts ont considérablement augmenté, atteignant 60 milliards d’euros pour l’ensemble du projet. Le financement provient principalement d’investisseurs étrangers, notamment des pays du Golfe et de la Chine, ainsi que d’investissements directs de l’État égyptien.
Malgré l’ambition du projet, des critiques émergent quant à son coût exorbitant dans un pays où une grande partie de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les détracteurs estiment que les ressources financières devraient être allouées à des secteurs prioritaires tels que l’éducation et la santé.
Les autorités égyptiennes présentent la nouvelle capitale comme un « nouveau Dubaï », visant à créer une ville moderne, verte et intelligente. Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large de développement économique et démographique, visant à désengorger le Caire, qui souffre d’une surpopulation extrême.
ElMekwad HESHAM a souligné l’importance d’une coordination entre les différents acteurs impliqués dans l’aménagement urbain. Le modèle égyptien devrait inspirer les autorités congolaises à repenser les villes congolaises, notamment Kinshasa, en intégrant des solutions innovantes et durables.
La nouvelle capitale doit également répondre à des enjeux environnementaux, avec des projets visant à intégrer des espaces verts et des infrastructures durables. Cela pourrait servir de référence pour les projets urbains en RDC, où les défis environnementaux sont également pressants.
Pour réussir la transformation urbaine, HESHAM a insisté sur la nécessité d’une approche inclusive, impliquant toutes les parties prenantes, y compris les autorités publiques, le secteur privé et la société civile. Une concertation large est essentielle pour trouver des solutions adaptées aux réalités locales.
Face à l’ampleur des défis urbains, l’ambassadeur a souligné l’urgence d’agir. Les projets de développement urbain en RDC, comme ceux présentés lors de l’Expo Béton 2024, nécessitent une réforme ambitieuse de la gestion foncière et un engagement collectif pour se concrétiser.
L’expérience de la nouvelle capitale égyptienne offre des leçons précieuses pour le développement urbain en RDC. Une réforme en profondeur, soutenue par une volonté politique forte et une approche inclusive, est indispensable pour permettre un développement urbain durable et équitable.