Le conflit opposant la coalition le Congo n’est pas à vendre (CNPAV) à l’homme d’affaires israélien, Dan Gertler, propriétaire du groupe Ventora, continue de faire rage alors que les deux parties tentaient il y a quelques mois de trouver un terrain d’entente. Malgré les annonces de volonté de dialogue, le Congo n’est pas à vendre accuse le camp Gertler de bloquer le processus en utilisant des « manœuvres dilatoires » afin de retarder la restitution des royalties à la République démocratique du Congo (RDC).
Selon Jean-Claude Mputu, porte-parole du CNPAV, la coalition est réellement en quête de dialogue avec Dan Gertler pour discuter de ses actifs en RDC et pour présenter leur demande de restitution des royalties au peuple congolais. Cependant, bien que la coalition ait proposé une liste de trois facilitateurs à Dan Gertler, ce dernier n’a pas encore présenté de liste de son côté, laissant le processus dans une impasse.
Mputu déclare : « Nous n’allons pas attendre indéfiniment que Monsieur Dan Gertler nous propose des facilitateurs. Bientôt, nous rendrons publics tous les échanges avec Monsieur Dan Gertler et son équipe, afin que chacun puisse se faire une opinion. » Il explique que, face à l’absence de réponse de Gertler concernant les facilitateurs et l’agenda, la coalition a pris la décision de rendre compte de la situation à la population congolaise.
Le conflit entre les deux parties est lié au procès en cours, où Dan Gertler n’a pas retiré sa plainte, alors que le groupe Ventora avait pourtant annoncé que les poursuites judiciaires avaient été levées, y compris celle contre Jean-Claude Mputu. Selon Mputu, il y a quelqu’un qui cherche à faire traîner le processus en multipliant les prétextes et les communiqués. Il accuse Gertler d’avoir utilisé sa plainte pour intimider le CNPAV, mais que cela n’a pas fonctionné, et que maintenant Gertler fait semblant de vouloir dialoguer tout en retardant la procédure.
Depuis de nombreuses années, le CNPAV affirme qu’il n’a aucun agenda caché, si ce n’est de permettre au peuple congolais de récupérer l’argent acquis illégalement par Dan Gertler. Mputu déclare avec fermeté : « Si Dan Gertler souhaite dialoguer, nous pouvons nous réunir dès la semaine prochaine pour établir un agenda, discuter des objectifs et choisir un facilitateur. Le Congo attend, le Congo a besoin de son argent et nous n’avons pas de temps à perdre. »
De son côté, Dan Gertler continue de défendre la légalité de l’acquisition des royalties et conteste les chiffres avancés par le CNPAV. Néanmoins, la coalition affirme posséder des preuves pour soutenir ses allégations et invite Gertler à comparer les éléments en sa possession.
Ce différend entre le CNPAV et Gertler a pris une tournure publique avec des déclarations de part et d’autre, chacun défendant sa position. La coalition CNPAV a évoqué ses préoccupations concernant l’accord signé en février 2022 entre la RDC et le groupe Ventora, notamment en ce qui concerne la compensation financière, l’opacité entourant la collecte des royalties dans certains projets miniers et pétroliers, ainsi que les actes de corruption et de pots-de-vin présumés.
Dans une lettre de réponse au CNPAV, le camp Gertler a contesté certaines informations présentées par la coalition, affirmant que ces dernières étaient déformées ou embellies. Malgré les désaccords, Dan Gertler affirme rester engagé dans le dialogue avec la société civile internationale et nationale.
Le bras de fer entre le CNPAV et Dan Gertler reste donc tendu, et les enjeux concernant la restitution des royalties congolaises demeurent au cœur du débat. La population congolaise attend avec impatience une résolution de ce conflit qui a des répercussions importantes sur l’économie et la transparence financière du pays.