Tribune Libre de Jean Lamina
GOMA, République Démocratique du Congo – Une nuit de terreur a frappé la paisible ville de Goma, où les forces armées congolaises (FARDC) ont été accusées d’un massacre brutal qui a coûté la vie à plus de cinquante personnes, dont un enfant de seulement quatre ans atteint d’une balle au ventre.
Les détails de cet épisode macabre ont été rendus publics grâce à des vidéos troublantes, divulguées sur Twitter par le journaliste d’investigation Steve Wembi. Ces images choquantes documentent sans équivoque la manière dont les forces armées congolaises ont pénétré dans des quartiers résidentiels, prenant pour cibles des civils sans armes ni moyens de défense. La nature sensible de ces vidéos demande une grande résilience émotionnelle pour les visionner. « Si notre propre armée, censée nous protéger, nous tue sans la moindre pitié, en quoi sommes-nous différents du groupe rebelle M23 ?« , a déclaré Alain Bolodjwa
Ce massacre révoltant soulève des questions quant à la capacité des forces armées congolaises à protéger leurs compatriotes. Les propos alarmants de Corneil Nangaa, selon lesquels l’armée serait infiltrée par des membres des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), trouvent ici une triste confirmation. Comment des Congolais pourraient-ils se résoudre à prendre la vie de leurs propres frères et sœurs, et même d’innocents enfants ? Les détails recueillis par Human Rights Watch dans son rapport sont accablants, soulignant l’ampleur de cette tragédie humaine.
Cette nuit de terreur à Goma demeure un rappel sinistre de la nécessité d’une enquête approfondie et transparente sur ces événements. Les familles endeuillées méritent justice, et la population congolaise attend des réponses claires sur la sécurité et la fiabilité de ses propres forces armées. Cette sombre nuit doit servir de catalyseur pour un changement profond et nécessaire, afin d’éviter que de telles atrocités ne se reproduisent à l’avenir.