Dans un mouvement politique qui secoue les fondations du paysage politique congolais, trois jeunes cadres éminents du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), anciennement affilié à Joseph Kabila, ont récemment annoncé leur ralliement à l’Alliance Fleuve Congo (AFC), sous la direction de Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Adam Chalwe, Yannick Tshisola et Henry Maggie Walifetu ont été observés jeudi dernier aux côtés de Bertrand Bisimwa, président du M23, lors d’un rassemblement à Kiwanja, marquant ainsi leur adhésion à cette nouvelle plateforme politique.
Yannick Tshisola, auparavant un des leaders de la jeunesse au sein du PPRD et ancien directeur de cabinet adjoint du gouverneur du Lualaba, Richard Muyej, ainsi qu’Henry Maggie Walifetu, connu pour son récent séjour en détention à la prison de Makala pour outrage au chef de l’État, symbolisent le flux de jeunes talents politiques se détachant du PPRD pour rejoindre les rangs de l’AFC.
La transition de ces jeunes vers l’AFC a été commentée par Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD, qui a souligné que ces décisions individuelles ne représentent ni l’ensemble du PPRD ni la coalition Front Commun pour le Congo (FCC). Kambere a également comparé cette adhésion à celle de certaines personnalités ralliées à l’Union Sacrée, soulignant que cela ne devrait pas être interprété comme une défection généralisée du parti.
Cependant, cette décision a suscité des réactions de la part de certains acteurs politiques, notamment Eliezer Ntambwe, député national élu de Lukunga, qui a appelé le ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, à prendre des mesures « conservatoires » à l’égard du PPRD, allant jusqu’à suggérer la suspension de son existence légale et la mise sous haute surveillance de ses cadres.
Ce geste politique audacieux de la part de jeunes cadres du PPRD en faveur de l’AFC pourrait avoir des répercussions importantes sur l’équilibre politique en République Démocratique du Congo, suscitant des débats et des spéculations quant à l’avenir de ces deux formations politiques majeures.
Par l’équipe éditoriale