Dans une interview accordée à Actu30.cd, ce lundi 13 septembre 2021, Joël Lamika, coordonnateur du Mouvement national des consommateurs lésés (MNCL), s’est opposé à la mesure allégeant les frais de paiement de la taxe du Régistre des Appareils Mobiles (RAM).
Pour lui, le RAM doit être simplement supprimé au vu des difficultés auxquelles sont confrontés les Congolais.
« Nous ne voulons pas l’allègement des frais à payer au RAM, nous ne voulons pas non plus la suspension de la taxe RAM, ce dont nous avons besoin, c’est justement la suppression (…). A ce stade, les consommateurs congolais font face à beaucoup de problèmes sur le plan social et économique. Les gens ne veulent pas de cette taxe. Nous pensons que la taxe RAM est une véritable escroquerie d’État. Donc, nous n’avons pas besoin d’un quelconque allègement mais nous avons besoin d’une suppression totale de cette taxe », a-t-il indiqué.
S’agissant du bien-fondé de cette taxe qui a permis à quelques universités et certains coins de la ville de Kinshasa de bénéficier d’une connexion Wi-Fi gratuite, le coordonnateur du MNCL a affirmé que l’État ne peut continuer à prendre des Congolais pour des « sous-hommes » en leur offrant une connexion 2ème génération alors que sous d’autres cieux, on parle déjà de la 5ème génération.
En outre, Joël Lamika a invité le gouvernement de la République démocratique du Congo à maximiser les recettes dans le domaine de la téléphonie mobile.
« La telecommunication dans ce pays coûte extrêmement chère et ce n’est pas parce que l’argent va directement auprès des opérateurs économiques mais c’est parce que l’argent va aussi dans la caisse de l’État. N’oubliez pas que si la communication coûte chère, c’est parce que l’État congolais a fixé un barème des frais de crédit, de la connexion Internet et l’État en tire déjà profit. Nous n’avons pas besoin d’autres taxes supplémentaires », a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, Joël Lamika a jugé « innoportune » l’enquête annoncée par l’Inspection Générale des Finances (IGF) sur cette taxe.
« C’est inopportun. C’est connu de tout le monde que la taxe RAM est une escroquerie organisée par plusieurs parties prenantes. Vous avez d’un côté l’entreprise 5G, de l’autre, vous avez le ministère des PTNTIC, au milieu, nous avons l’ARPTC. On ne sait pas identifier qui est le vrai répondant de cette taxe là. Nous n’avons pas besoin de ces enquêtes, nous avons besoin de la suppression de cette taxe », a-t-il insisté.
Par ailleurs, il a fait savoir que son mouvement prévoit d’organiser une grande marche pour obtenir la suppression de la taxe RAM, « si jamais son plaidoyer auprès des autorités acouchait d’une souris ».
Pour rappel, la taxe RAM va être allégée à partir de la fin du mois de septembre de l’année en cours, les frais de paiement mensuel de certification des appareils mobiles qui passent de 1.17 unités à 0.70 pour les téléphones 3G et 4G.
Il sied de préciser que le Registre des Appareils Mobiles permet l’identification de tous les appareils mobiles en République démocratique du Congo, en vue de la lutte contre la contrefaçon.
Yannick Ekutshu
Actu30/Bisonews