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Covid-19 : l’OMS met en garde contre une résurgence de la pandémie

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a ouvert dimanche 22 mai 2022 sa 75e assemblée annuelle, la première en format présentiel depuis la pandémie, en lançant un avertissement : la pandémie ne prendra fin que lorsque les vaccins auront atteint les pays les plus pauvres, même si la plupart des restrictions ont déjà été levées.

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti que la pandémie de coronavirus n’était pas encore terminée.

« Ce n’est certainement pas fini. Je sais que ce n’est pas le message que vous voulez entendre, ce n’est pas le message que je veux donner, (…) mais ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini dans tous les pays », a déclaré le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à plus de 100 ministres de la santé du monde entier dans son discours d’ouverture.

Le chef de l’OMS, qui sera réélu pour un second mandat lors de cette assemblée, a reconnu que dans de nombreux pays, « la vie est maintenant similaire à ce qu’elle était avant la pandémie », ce qui a notamment permis à la 75e assemblée de se tenir en format présentiel après deux années où elle a dû être virtuelle.

« C’est bon de vous revoir, cela faisait longtemps », a déclaré Tedros, qui a souligné que « depuis deux ans, la technologie nous a permis de nous rencontrer et de continuer à travailler ensemble, mais rien ne vaut de se voir face à face ».

« Baisser dangereusement la garde »

M. Tedros a toutefois prévenu que le sentiment de normalité pourrait amener le monde à « baisser dangereusement la garde », à un moment où de nombreux pays ont réduit les tests de dépistage, ce qui les empêche de connaître l’incidence réelle de la maladie, qui pourrait alors se transmettre plus rapidement et évoluer vers de nouvelles variantes plus dangereuses.

L’expert éthiopien a rappelé qu’un milliard de personnes dans les pays à faible revenu ne sont toujours pas vaccinées contre le covid et que seuls 57 pays, soit environ un tiers du total, ont atteint l’objectif de l’OMS d’inoculer au moins 70 % de leur population contre le covid.

« Nous appelons les pays qui ont atteint 70 % à aider ceux qui ne l’ont pas fait », a déclaré M. Tedros, qui a souligné que le covid n’est pas le seul défi sanitaire dans un monde qui a récemment connu des épidémies d’Ebola, d’hépatite infantile d’origine inconnue et de monkeypox.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est exprimé par message vidéo le jour de l’ouverture pour souligner que l’assemblée doit débattre de l’augmentation du financement de l’OMS, après que la pandémie ait montré qu’elle ne disposait pas des ressources nécessaires pour répondre à une crise sanitaire de cette ampleur.

« L’assemblée discutera de la manière de rendre le financement de l’OMS durable, mais il n’y a pas d’investissement qui apporte plus de bénéfices que celui qui est fait dans la santé », a déclaré M. Guterres, qui a appelé les 194 membres de l’OMS à « investir dans un avenir plus sain pour tous ».

Des mécanismes d’alerte permanents

Le président français Emmanuel Macron, également dans un message vidéo, a rappelé qu’un autre point important du débat sera de savoir comment améliorer la capacité de réponse de l’OMS en cas de pandémie et le système de santé international, et a proposé en ce sens un « comité permanent » au sein de l’organisation pour faire face aux urgences sanitaires.

« Un organe ambitieux pour que, collectivement, nous soyons mieux préparés à toute urgence qui se présente », a suggéré le président français, qui a réitéré le soutien de son pays à un futur accord international contraignant pour faire face aux futures pandémies et autres urgences sanitaires, qui pourrait être approuvé par l’OMS en 2024.

À l’ouverture de l’assemblée, la guerre en Ukraine était également à l’ordre du jour, et le directeur général de l’OMS, qui s’est récemment rendu dans le pays, a rappelé que les conflits « privent des populations entières de services de santé essentiels », laissant des enfants non vaccinés et des personnes privées de traitements vitaux.

« La guerre crée également les conditions idéales pour la propagation des maladies », a déclaré M. Tedros, qui a rappelé que la grippe de 1918, l’une des pires pandémies de l’histoire, a coïncidé avec la Première Guerre mondiale.
EFE

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