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Les enjeux cachés de l’accord avec primera : le cri d’alarme du Prix Nobel Mukwege

Le Docteur Denis Mukwege, éminent lauréat du Prix Nobel de la Paix en 2018 pour ses actions courageuses dans le domaine médical, a récemment fait irruption dans le domaine politique en se penchant sur un dossier d’une importance capitale. Il s’agit en l’occurrence de l’accord établi en 2022 entre le gouvernement congolais et la société émiratie Primera Group Ltd. Cependant, cette incursion dans le paysage politique soulève des interrogations quant à la crédibilité du médecin humanitaire. Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi, le Docteur Denis Mukwege a été confronté à une réponse cinglante de la part du gouvernement.

Au cours de cette conférence, les principaux acteurs gouvernementaux, dont le Ministre des Finances, Nicolas Kazadi, et son porte-parole, Patrick Muyaya, accompagnés d’André Wameso, directeur de cabinet adjoint du Chef de l’État chargé des questions économiques et financières, ont pris la parole pour contester les propos du Docteur Mukwege. Ils ont vigoureusement remis en question la pertinence de son intervention dans ce dossier complexe et ont fait valoir que le célèbre chirurgien ne disposait pas des compétences nécessaires pour appréhender les nuances de l’accord en question, ni pour saisir les avantages qu’il engendre pour la République démocratique du Congo.

Les responsables gouvernementaux ont ainsi exprimé leur souhait d’éclaircir la situation, à la fois pour le Docteur Mukwege et pour l’opinion publique congolaise, en dénonçant les allégations infondées concernant les supposées transactions opaques entourant l’accord avec la société émiratie.

Le directeur de cabinet adjoint, André Wameso, a souligné que « le Prix Nobel de la Paix ne devrait pas s’aventurer dans des domaines où il n’a pas une maîtrise complète. L’accord formant Primera Gold ne comporte aucune forme de braderie et est indéniablement favorable à la République démocratique du Congo. » De plus, le Ministre des Finances a invité le Docteur Mukwege à se concentrer sur son expertise médicale en matière de réparation des femmes victimes de violences.

Par ailleurs, le gouvernement a exprimé son mécontentement face à l’implication du Docteur Mukwege dans cette affaire, suite à ses interactions avec Alfred Maisha, un avocat-député dont les positions antérieures sont soupçonnées de favoriser une société liée aux activités illicites dans la région Est de la RDC.

Lors de cette séance d’information, le gouvernement a soigneusement abordé chaque question et préoccupation, adoptant une approche méthodique pour démystifier les allégations portées par cet avocat-député de Bukavu-Centre.

Alors que le député Alfred Maisha avait critiqué, la semaine précédente, ce qu’il percevait comme un « monopole » inexistant de la société Primera Gold, le Docteur Denis Mukwege avait rejoint le mouvement en appelant la jeunesse du Sud-Kivu à s’opposer aux activités présumées « opaques » de la société. Cependant, ces accusations ont été rapidement balayées par les autorités gouvernementales.

Le Ministre des Finances a argumenté que l’accord avec Primera aurait pour avantage de tarir les flux illégaux qui alimentaient le Rwanda en minéraux précieux en provenance de RDC, principalement de l’or et du coltan. Il a expliqué que les acteurs du Rwanda, qui opéraient dans ces réseaux auparavant, s’agitaient désormais face à cette évolution favorable pour la RDC.

« Il y a un an, dans la région frontalière avec le Rwanda, la production d’or était estimée à environ 26 à 27 kilos. Primera Gold RDC est entrée en action en janvier 2023 et en seulement six à huit mois, trois tonnes ont été exportées, uniquement depuis le Sud-Kivu« , a précisé le Ministre des Finances.

Et de rajouter : « Les trois tonnes que nous avons exportées jusqu’à présent ont généré des revenus compris entre 1,5 et 1,7 million de dollars. Environ 400 000 dollars ont été perçus en droits de douane, 79 000 dollars en taxes directes. Globalement, nous bénéficions d’une situation avantageuse, car nous avons œuvré pour restaurer notre souveraineté économique tant au niveau douanier que minier. »

Dans cet éclairage, le gouvernement estime que le Docteur Mukwege s’est trompé de voie. « Il aurait mieux fait de s’informer avant de formuler des déclarations qui ont largement entaché sa crédibilité », a renchéri André Wameso.

En effet, lors de sa récente sortie médiatique, le Docteur Mukwege, s’alignant sur les propos d’Alfred Maisha, avait vivement critiqué l’accord entre la RDC et Primera Gold lors d’une conférence organisée par la jeunesse catholique à Bukavu, le dimanche 26 août 2023.

Devant un auditoire de jeunes du Sud-Kivu, le Docteur Mukwege avait évoqué une « spoliation » présumée des ressources nationales sans pour autant en apporter de preuve concrète. Il avait déclaré : « Un député local avait alerté sur une société qui détiendrait un monopole sur l’or du Kivu avec un investissement de seulement 20 000 dollars. Pourtant, avec la complicité de nos autorités, cette société priverait le peuple congolais de 500 millions de dollars par mois. » Il s’interrogeait alors sur les motivations des Émirats arabes unis : « Ils possèdent leur propre pétrole, alors pourquoi viendraient-ils ici pour s’emparer de 500 millions de dollars mensuels appartenant aux Congolais ? » Le Docteur Mukwege avait ensuite exhorté la jeunesse à se mobiliser : « Unissons-nous. Si 10 000 jeunes s’opposent à Primera, imaginez l’impact que cela aurait ! »

Cependant, lors de cette conférence de presse, les représentants gouvernementaux ont démontré de manière méthodique que le Docteur Mukwege s’était laissé

duper par les allégations de l’avocat-député, qui semblaient manipuler l’opinion publique en faveur d’une entreprise soupçonnée d’être impliquée dans des activités illégales liées aux ressources minières de l’Est.

En conclusion, cet épisode met en lumière le difficile équilibre entre le rôle du Docteur Mukwege en tant que défenseur des droits humains et son intrusion dans des débats politico-économiques complexes. Alors que le gouvernement congolais s’efforce de rétablir les faits et de défendre l’accord avec Primera Gold, la question de savoir si le Docteur Mukwege devrait continuer à se prononcer sur des sujets politiques délicats reste ouverte.

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