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Les enseignants de zones non bancarisées en RDC : Un combat pour leurs salaires

Par Manasse Kitemoko, Journaliste Bisonews.cd

La République Démocratique du Congo (RDC) est le théâtre d’un drame bien trop courant : les retards de paiement des enseignants. La Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) a récemment tenu une conférence de presse pour clarifier la situation et mettre en lumière les facteurs qui ont conduit à ces retards de paiement, touchant en particulier les enseignants des zones non bancarisées.

Un Détournement de Fonds Injustement Accusé

D’entrée de jeu, Monseigneur Donatien Shole, Secrétaire Général de la CENCO et Chapelain de Sa Sainteté le Pape, a exprimé sa préoccupation face à cette situation et a catégoriquement nié les allégations de détournement de fonds qui pèsent sur les Caritas diocésaines. Il a souligné que le gouvernement congolais avait confié la gestion des fonds destinés aux enseignants des zones non bancarisées à la société de Micro Finance Institution Financière pour les œuvres de Développement (SMF IFOD SA) et aux Caritas Diocésaines en tant qu’opérateurs, mais que le gouvernement n’avait pas respecté les accords conclus.

Les Principaux Facteurs des Retards

Les retards de paiement, qui affectent profondément la vie de nombreux enseignants, sont dus à plusieurs facteurs. Monseigneur Donatien Shole a expliqué que la livraison tardive des listes de paiement par la direction de la paie était l’un des principaux problèmes. De plus, la réception tardive des fonds a également contribué à aggraver la situation. IFOD ne reçoit plus les fonds sur son compte entre le 10 et le 15 du mois, comme cela se faisait auparavant. Actuellement, la réception des fonds est reportée au 24, 25 voire même le 28 du mois.

Un autre facteur déterminant est l’exécution tardive des ordres de virement par Equity BCDC, où les fonds destinés aux enseignants sont logés. Cette banque exécute les ordres de virement avec un retard de 5 à 15 jours. En outre, le manque de liquidité en grosses coupures pour le transport des fonds vers les provinces depuis près d’une année a créé des retards supplémentaires. Cette pénurie de liquidités est en grande partie due à la Banque Centrale du Congo, qui est l’autorité monétaire.

Des Retards Inacceptables

Ces facteurs combinés ont conduit à des retards allant jusqu’à 2 à 3 mois dans le paiement des salaires des enseignants. Par exemple, pour une enveloppe de 5 milliards de francs congolais, Equity BCDC paie entre 500 millions et 1 milliard par semaine, ce qui peut entraîner un retard de paiement de 10 semaines. Une situation inacceptable pour des enseignants qui dépendent de leurs salaires pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

Mise en Garde contre les Campagnes d’Intoxication

En conclusion, le Secrétaire Général de la CENCO a mis en garde contre les individus ou politiciens qui tentent de manipuler la situation en encourageant les enseignants à protester contre les Caritas Diocésaines. Il a souligné que les véritables responsables des retards de paiement sont à chercher du côté du gouvernement et des institutions financières.

Il est à rappeler que le Gouvernement Congolais et la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) avaient conclu un accord en 2011 sur la paie des enseignants. Malheureusement, cet accord n’a pas été pleinement respecté, laissant les enseignants des zones non bancarisées de la RDC dans une situation précaire.

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