Dans la nuit du mercredi au jeudi 4 janvier 2024, un incident troublant a eu lieu dans la province de l’Ituri, plus précisément à Djugu, impliquant des miliciens affiliés à la CODECO. Ces derniers ont incendié de manière délibérée un véhicule du Programme Alimentaire Mondial (PAM) en provenance de la Tanzanie. Le convoi transportait des denrées alimentaires destinées aux déplacés internes répartis dans la région.
Le véhicule, immobilisé au village Jitso en raison d’une défaillance technique, était chargé de provisions essentielles. Des sources locales rapportent qu’après un pillage méthodique pendant la nuit, les miliciens ont mis le feu au véhicule. Jules-Tsuba, coordinateur de la société civile de Djugu, a expliqué la situation, soulignant le contexte qui a favorisé cet acte répréhensible : « L’incident s’est produit après le remplacement des éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) chargés de la garde de la RN 27 dans la zone par les miliciens CODECO. Ces derniers, initialement responsables de la sécurité nocturne, ont malheureusement déserté leurs positions, laissant ainsi le champ libre à ces miliciens. »
À ce stade, aucune communication officielle n’a été émise ni par les services de sécurité ni par le Programme Alimentaire Mondial, plongeant la situation dans un voile d’incertitude quant aux implications futures.
Cette attaque souligne les défis persistants auxquels sont confrontés les efforts humanitaires dans la région. Alors que la CODECO est déjà connue pour son implication dans des affrontements violents et des activités perturbatrices, cet incident met en évidence la vulnérabilité des missions humanitaires, malgré les mesures de sécurité mises en place.
Les conséquences humanitaires
Les conséquences directes de cet incident se font ressentir sur la population locale, principalement constituée de déplacés internes en besoin urgent d’aide alimentaire. Le PAM, déjà confronté à des défis logistiques dans la région, doit maintenant faire face à la perte de ces provisions essentielles. Cela accentue la pression sur les organisations humanitaires qui travaillent sans relâche pour répondre aux besoins cruciaux des communautés touchées par les conflits.
Le silence des autorités et du PAM
Jusqu’à présent, le mutisme des autorités de sécurité ainsi que du Programme Alimentaire Mondial alimente les spéculations quant aux raisons derrière cette attaque. Les citoyens, en quête de réponses, expriment leur frustration face à l’absence d’informations officielles. Il est impératif que les autorités compétentes fournissent une clarification rapide et transparente sur les circonstances entourant cet incident.
En conclusion, cet acte de violence contre un convoi humanitaire met en lumière les défis sécuritaires et opérationnels auxquels sont confrontées les initiatives humanitaires en zone conflictuelle. L’absence de sécurité adéquate compromet la capacité des organisations à atteindre efficacement les populations vulnérables, soulignant la nécessité d’une réponse coordonnée pour assurer la protection des acteurs humanitaires et des bénéficiaires.
Manassé Kitemoko kosi