Le président Félix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo (RDC) a pris une position ferme en ce qui concerne les pourparlers de paix dans l’est du pays. Dans un briefing presse tenu jeudi dernier aux côtés de Patrick Muyaya, Porte-parole du gouvernement, Tshisekedi a insisté sur la nécessité d’engager des pourparlers directs avec le Rwanda, écartant toute possibilité de dialogue avec les rebelles du M23.
Tshisekedi a catégoriquement rejeté l’argument avancé par le Rwanda selon lequel sa présence en RDC visait à combattre les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR). Il a souligné que malgré les efforts déployés par la RDC pour rapatrier des éléments FDLR, le Rwanda continuait à soutenir activement les activités du M23, un groupe rebelle actif dans la région.
« Je refuse de dialoguer avec le M23. Les discussions doivent avoir lieu avec le Rwanda, car c’est lui mon agresseur« , a déclaré Tshisekedi lors du briefing. Il a également exprimé son désir d’obtenir des explications de la part du gouvernement rwandais sur le massacre continu des Congolais dans la région orientale de la RDC, ainsi que sur les motivations du Rwanda à exploiter les ressources naturelles du pays.
Le président congolais a souligné que le cas de l’Angola, qui a tenté d’entrer en contact avec le M23, démontrait clairement que ce groupe était manipulé par le Rwanda. Il a également réfuté toute implication personnelle avec le M23, niant avoir invité le groupe rebelle à Kinshasa ou avoir accepté une proposition de rencontre lors de son mandat de vice-Premier ministre.
La situation dans l’est de la RDC reste critique, avec un conflit en cours depuis près de trois décennies. Selon les données, ce conflit est considéré comme l’un des plus meurtriers depuis la Seconde Guerre mondiale. L’exploitation et le commerce illégal des minerais sont identifiés comme des facteurs clés de la violence persistante dans la région.
L’implication du Rwanda dans ce conflit et son rôle présumé dans le pillage des ressources naturelles de la RDC sont largement documentés. Les Nations Unies ont plusieurs fois souligné le lien entre le Rwanda et les groupes rebelles opérant dans l’est de la RDC, mettant en lumière les défis persistants auxquels est confronté le processus de paix dans la région.
Dans un contexte où les tensions restent vives, les appels à un dialogue constructif entre les parties prenantes restent essentiels pour parvenir à une résolution durable du conflit dans l’est de la RDC. Cependant, les défis politiques, économiques et sécuritaires continuent de compliquer la situation, nécessitant une approche concertée et inclusive pour progresser vers la paix et la stabilité dans la région.