Politologue et porte-parole de la Campagne le Congo n’est pas à vendre (CNPAV), Jean Claude Mputu est revenu ce vendredi 13 août pour ACTUALITE.CD sur la question de la réduction du train de vie des institutions de la République, laquelle devrait être soumise à la réunion du conseil des ministres par le chef du gouvernement Sama Lukonde Kyenge.
A propos de la réduction du train de vie des institutions, qu’est-ce qui doit concrètement changer selon vous ?
Il s’agit non seulement de rationaliser le fonctionnement et la gestion des institutions mais aussi et surtout de baisser les plus hauts salaires et les différents avantages en nature et en argent que reçoivent les différents responsables. Il ne faut pas faire dans les effets d’annonces ou des mesures en trompe œil. Il faut une vraie réflexion générale sur l’utilisation des ressources publiques par l’ensemble des mandataires publics.
Quelles sont les dépenses qui peuvent être réduites ?
Les plus grands salaires, certains frais de fonctionnement, les avantages en nature et en argent, les perdiems que les administrations s’octroient tous les jours pour des réunions alors que ça fait partie de leur travail, etc.
Quelles autres institutions jugées budgétivores ne doivent plus être concernées ?
Réduire les charges de l’État passe aussi par la rationalisation des différentes institutions notamment en évitant des doublons et des personnels de cabinets pléthoriques. Des institutions comme le CNSA n’a aucune raison d’être, les centaines de conseillers à la présidence qui ne servent pas à grand-chose, les nombreuses Agences créées alors qu’il existe déjà des institutions publiques ayant les mêmes objectifs … Bref, il faut une réflexion en profondeur sur la manière d’organiser nos services publics.
Structurellement et concrètement, comment faire le suivi de ce processus de réduction du train de vie des institutions pour parvenir aux résultats escomptés ?
Je pense que pour éviter que ce soit les décideurs eux-mêmes qui puissent se rationner, le Premier ministre devrait mettre en place un groupe d’experts indépendants multidisciplinaires pour réfléchir à l’ensemble de cette problématique et proposer des solutions concrètes. Nous sommes habitués ces derniers temps à des déclarations et des mesures à caractère politique et ça ne doit pas continuer. Et une fois que les mesures seront adoptées, on devrait identifier des experts qui seront chargés de faire le suivi et de rendre compte régulièrement des mesures mises en place. Et il faut absolument la participation des représentants de la Société civile pour garantir la transparence du processus et permettre l’information continuelle des citoyens sur les mesures adoptées.
L’argent dégagé peut être affecté à quoi concrètement ?
Premièrement aux besoins sociaux des populations et à la construction des infrastructures nécessaires à tout processus de développement. Il faut repenser la vie de nos fonctionnaires, médecins, enseignants, policiers, militaires et personnels publics qui font le plus de travail et qui ont des conditions de vies médiocres.