Prêt d’une semaine après le Mini-sommet de Luanda sur la Paix et la Sécurité dans la région Est de la République démocratique du Congo (RDC), le Docteur Dénis Mukwege, note avec regret le refus par le M23 de taire les armes dans cette partie de la pays.
Dans une déclaration faite ce lundi 28 novembre 2022, le prix Nobel de la paix estime que ce refus par le M23 de se soumettre aux résolutions du Mini-sommet de Luanda fragilise la mise en œuvre du processus de paix de Nairobi et minant la crédibilité des initiatives diplomatiques régionales en cours.
Dans ces conditions, Dénis Mukwege souligne que la situation humanitaire déjà catastrophique se dégrade encore davantage, faisant augmenter le nombre de déplacés internes à presque 6 millions de personnes.
Tout en saluant les efforts de l’Angola visant à mettre fin à la violence et à faire taire les armes au Nord Kivu mais que nous regrettons que le M23 ne respecte pas les termes du communiqué du Mini-Sommet sur la Paix et la Sécurité dans la région Est de la RDC.
« C’est dans ce contexte que nous saluons les efforts de l’Angola visant à mettre fin à la violence et à faire taire les
armes au Nord Kivu mais que nous regrettons que le M23 ne respecte pas les termes du communiqué du Mini-Sommet sur la Paix et la Sécurité dans la région Est de la RDC ni l’ultimatum de Luanda du 23 novembre en refusant de se retirer des zones qu’il contrôle, fragilisant la mise en œuvre du processus de paix de Nairobi et minant la crédibilité des initiatives diplomatiques régionales en cours. En effet, la situation n’a pas évolué sur le terrain alors que ce Sommet avait décidé non seulement la cessation des hostilités mais aussi le retrait des territoires occupés », lit-on dans cette déclaration de Dénis Mukwege.
Face à cette situation sécuritaire critique, son impact humanitaire considérable et l’impasse politique, il est surprenant de constater que les armes mises à la disposition de la Force de la MONUSCO soient moins performantes que celles du M23, mouvement pourtant dissout, désarmé et cantonné en 2013 au Rwanda et en Ouganda.
Le prix Nobel de la s’interroge comment ce mouvement terroriste a-t-il pu se réarmer? Il estime qu’il est urgent que sa chaîne d’approvisionnement en armes et munitions soit établie et que les pays impliqués subissent la rigueur des sanctions telles qu’elles sont prévues dans la résolution 2641 des Nations Unies.
En effet, il est impératif que les États qui fournissent des armes aux groupes armés qui sont frappés d’embargo soient sanctionnés. En outre, toute coopération militaire bilatérale avec les États fournisseurs doit impérativement cesser si l’on veut créer les conditions propices à la désescalade.
Ainsi, nous appelons les Nations Unies à prendre des décisions fortes d’implémentation de ses propres résolutions et les pays influents comme la France, le Royaume Uni et les Etats-Unis à ne plus soutenir des États qui alimentent la violence et la désolation à l’Est du Congo.
Il est temps que le monde ouvre les yeux sur ces atrocités, que le droit international s’applique et que les responsables rendent des comptes pour mettre fin à la tragédie congolaise.