Depuis un peu plus de dix jours, une atmosphère pesante s’installe progressivement à Kwamouth, suite au tragique enlèvement de quatre individus, dont deux chauffeurs de moto-taxis, pris en otage en plein jour par les redoutables miliciens Mobondo. Les victimes, pour leur part, sont des vaillants travailleurs agricoles, en route vers leurs champs au moment fatidique.
« Depuis près de quinze jours maintenant, ces quatre âmes demeurent dans l’ombre, sans laisser la moindre empreinte derrière elles. Nous sommes actuellement suspendus dans un état d’incertitude lancinante, incapables de déterminer si leur sort a basculé du côté de la vie ou de la mort. En outre, en sus de l’absence inexpliquée de ces individus, leurs moyens de transport ont également été arrachés de leurs mains. Par le passé, les agresseurs se contentaient souvent de s’emparer des motocyclettes, libérant parfois leurs propriétaires par la suite. Cependant, en ce triste épisode, leur destin est enveloppé d’une brume d’incertitude« , confie avec une pointe d’amertume Martin Suta, figure éminente de la société civile à Kwamouth.
M. Suta émet des critiques cinglantes à l’encontre de la réaction lacunaire des autorités en place : « Il semblerait que les plus hautes instances de l’État aient discrètement interdit toute forme d’intervention aux forces armées, car jusqu’à ce jour, aucune initiative n’a été entreprise pour localiser et secourir ces otages« , s’indigne-t-il.
Le paysage sécuritaire de la région de Kwamouth présente un tableau des plus alarmants, marqué déjà par des épisodes récurrents d’instabilité. Conformément à un rapport récemment dévoilé par le ministre de la Défense, près de la moitié des localités dans l’étendue de Kwamouth, soit un total de 74 sur 140, demeurent sous la coupe implacable des miliciens Mobondo. Ces acteurs sinistres sèment les graines de la terreur dans cette région depuis le mois de juin 2022, laissant derrière eux un sillage de chaos et d’angoisse.