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RDC : le Couvre-feu instauré est un confinement partiel de 8 heures par jour qui va causer des nouveaux dégâts sur le tissu économique et social ( ODEP)

Dans son communiqué rendu public ce mardi 22 décembre 2020, l’Observatoire pour la dépense publique (ODEP) estime que le Couvre-feu instauré depuis le vendredi 18 décembre dernier, constitue un confinement partiel de 8 heures par jour qui va causer des nouveaux dégâts sur le tissu économique et social.
Tout en saluant l’initiative du président de la République sur les nouvelles mesures prises afin de lutter efficacement contre la deuxième vague du coronavirus, l’ODEP appelle le gouvernement  à évaluer et prendre en charge les dégâts économiques que le couvre-feu va causer dans le coût du PMUAIC (Programme multisectoriel d’urgence et d’atténuation des impacts de la covid-19) à court et moyen terme.
Selon l’ODEP , comme à la première vague de covid-19, plusieurs secteurs de la collectivité nationale sont concernés par cette 2e vague : Plan, Santé, Energie, Transport, Economie, Budget, Finances, Sécurité alimentaire, Environnement, Action Humanitaire, Travail et Prévoyance Sociale, Industrie, Commerce, etc. Il appelle donc le gouvernement à surveiller chaque secteur pour consolider la mise en oeuvre du PMUAIC.
Cette organisation estime également que, dans son discours du 10 décembre dernier à la nation, le président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo avait parler de tout sauf, des réformes qu’elle qualifie de << majeurs>> des Finances publiques notamment :
1. Le Plan : Le Programme Multisectoriel d’Urgence d’Atténuation des Impacts de la Covid-19 a été élaboré sous la Coordination du Ministère du Plan à qui, il revient la tâche d’initier une évaluation à mi-parcours du programme initial et procéder à sa consolidation avec les nouveaux besoins nés de l’évaluation de la pandémie et des nouvelles mesures du Gouvernement et de leur impact sur le tissu économique et social.
2. Le transport : les mototaxis, les taxis, les autobus esprit de vie ou de mort, Transco, tous ces modes de transport créent beaucoup d’emploi informels ou formels, créent des revenus d’exploitation aux propriétaires qui vivent de cette activité et payent les impôts et taxes à l’Etat. Il faut noter par exemple que certains patrons des taxis font exploiter leurs véhicules par deux chauffeurs, l’un la journée, l’autre la nuit. Ce manque à gagner n’est pas à démontrer. Ces activités frappées de plein fouet par les mesures de ripostes contre le coronavirus doivent être indemnisées par rapport aux effets néfastes du confinement précédent et pris en compte pour les nouveaux dégâts consécutifs au couvre-feu et aux mesures qui l’accompagnent.
3. Les entreprise privées et publiques : les nouvelles mesures vont accentuer les baisses de production des biens et services, baisse du chiffre d’affaires, baisse de bénéfices, disparition des emplois, etc. Il faut évaluer cet impact négatif des mesures salutaires certes du gouvernement contre la pandémie, sur les entreprises (PME et PMEA) et les indemniser des effets négatifs des mesures précédentes et actuelles.
4. Les infrastructures : les équipes médicales des ripostes ne peuvent être efficaces que si les voies routières, ferroviaires, aériennes, fluviales, les ports, les télécommunications fonctionnent et que les énergies sont disponibles. Il faut également équiper et réhabiliter les formations hospitalières, qui reçoivent les malades. Tout cela doit être évalué et réajusté ;
5. Les prix (Economie) : La lutte contre la spéculation artificielle sur les prix est aussi un volet très important. Il faut prévoir un mécanisme de suivi des prix sur le marché en faisant recours à la Police, réprimer si possible les contrevenants. Tout ça mérite une prise en charge financière accrue ;
6. L’industrie : Dans l’optique d’une auto prise en charge par nous-mêmes, l’Etat pourrait envisager de participer au renforcement financier des certaines industries locales dans le domaine de la production des médicaments sur la base des plantes médicinales locales telles que le quinquina par exemple. L’industrie locale peut également participer à la distribution de l’eau et des vivres, désinfecter les quartiers touchés, participer à la fabrication des désinfectants et des matériels de protections contre le covid-19. Il y a un coût à réajuster.
7. Le Commerce intérieur : ils sont très nombreux les opérateurs économiques touchés par les précédentes mesures et par les mesures actuelles qui vont accentuer les dégâts : les vendeurs dans tous nos marchés, les petits vendeurs ambulants, les petits commerçants à la Gombe, Kasa-Vubu, Ndjili, Lemba, partout, les stations d’essence, les terrasses, bars, boites de nuits, restaurants modernes, les malewas, quado, beaucoup plus ceux qui commencent leurs activités à partir de 15heures ; tous sont touchés durement et sont au bord de la faillite. Leur soutien représente un coût que l’Etat doit assumer.
8. Commerce extérieur : Les risques d’aggravation des déficits de notre balance commerciale vis-à-vis de nos partenaires commerciaux restent très très élevés ; avec la mise en œuvre des nouvelles mesures certes salutaires pour la santé de tous mais destructrice du tissu économique et social, peu d’exportation, peu des devises, peu d’importation des consommations intermédiaires, baisse de la production intérieure et vont alimenter le cercle vicieux de la pauvreté. Il faut prévoir des compensations.
9. Le secteur agricole et rural : Le secteur agricole et rural déjà mis-en mal avec les mesures de riposte à la première vague de la Covid-19, risquent de s’effondrer davantage, les produits vivriers risquent de manquer aux populations urbaines avec les difficultés d’importation. La crise alimentaire va prendre des proportions alarmantes et les explosions sociales sont à prévoir, des émeutes de la faim et puis les pillages de triste mémoire qui vont écrouler durablement nos maigres infrastructures et notre économie.
Ainsi, l’ODEP rappel que, ce depuis le 10 mars 2020, le cumul des cas est de 15.495, le cumul de décès est de 370 et 13.447 guéris en date du 20 Décembre 2020.
Lors de la première vague, le confinement total de la Gombe, centre des activités économiques formelles, informelles et administrative de Kinshasa et du pays, avait secoué négativement le tissu économique, occasionnant un énorme manque à gagner global sur les chiffres d’affaires des très nombreuses entreprises de production, commerces, services, secteurs sociaux, régies financières, entreprises et services publics, et du secteur informel, etc.
A ce jour, aucune instance publique n’a effectué les études nécessaires pour savoir l’impact des effets de la covid-19 sur l’économie de la RDC. La Fédération des entreprises du Congo (FEC) a mené une enquête en mai 2020 pour savoir l’impact de la covid-19 sur les opérateurs économiques membres. il en résultait que 98% d’entreprises sondées étaient impactées négativement par cette pandémie.

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