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Florimond Muteba : complaisance dans les nominations des mandataires publics est la base du faible rendement des entreprises publiques

Kinshasa, le 16 septembre 2023 – Les entreprises publiques de la République démocratique du Congo (RDC) se trouvent au cœur d’un débat passionnant entre les experts de la société civile et les structures gouvernementales. Au terme de deux jours d’ateliers intensifs, du 14 au 15 août 2023, consacrés à la révision de la loi régissant l’organisation et la gestion de ces entreprises, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) et la Coalition pour la Gouvernance des Entreprises Publiques (COGEP) ont formulé des propositions audacieuses visant à redéfinir la manière dont les dirigeants de ces entités sont nommés et à améliorer leur performance.

La question cruciale qui se pose est celle du faible rendement de ces entreprises, alors qu’elles devraient être des moteurs de la richesse nationale. Selon les participants à ces assises, les nominations au sein des entreprises publiques en RDC sont souvent motivées par des considérations autres que la performance, et les dirigeants ainsi désignés ne sont pas tenus de rendre des comptes quant à leurs résultats.

Pour remédier à cette situation, la proposition des organisations de la société civile repose sur le principe du recrutement par le biais de concours, ainsi que sur la mise en place de deux étapes préalables à la prise de fonction des dirigeants d’entreprises publiques : la signature d’un contrat de mandat et la déclaration de patrimoine.

Les participants à ces discussions estiment que pour élever le niveau de compétence des dirigeants et éviter toute politisation de cette fonction, seuls les candidats qualifiés répondant à des critères de performance professionnelle et intellectuelle devraient être éligibles, avec l’obligation de passer un concours préalable à leur nomination.

Ces propositions font suite à une évaluation minutieuse des réformes entreprises dans le secteur des entreprises publiques de l’État, mettant en lumière à la fois les progrès accomplis et les obstacles rencontrés. En conséquence, les participants à ces travaux soutiennent l’action de la société civile visant à modifier la loi n° 08/010 du 07 juillet 2008, qui régit l’organisation et la gestion du portefeuille de l’État.

Florimond Muteba, président du conseil d’administration de l’ODEP, souligne l’importance cruciale de ces réflexions pour l’amélioration de la gestion des entreprises publiques. Cependant, il regrette l’absence des délégués de la présidence de la République, de la primature et du ministère des Finances, des acteurs clés dans ce domaine.

En ce qui concerne la mise en œuvre de ces recommandations, Florimond Muteba exprime l’espoir que les décideurs politiques feront preuve de la volonté nécessaire pour revitaliser les entreprises publiques congolaises, qui sont actuellement en proie à des difficultés financières graves.

Par ailleurs, le président de l’ODEP invite le peuple congolais à être témoin de la détermination de la société civile à promouvoir une meilleure gestion des entreprises publiques, contribuant ainsi au développement du pays.

Selon les dernières données révélées par l’Inspection Générale des Finances, les entreprises publiques de l’État ne contribuent qu’à hauteur de 0,24% aux finances publiques, malgré leur budget conséquent et leurs effectifs pléthoriques qui pèsent lourdement sur le trésor public congolais.

Il est à noter que ces discussions ont bénéficié de la participation de plusieurs organismes, notamment l’Inspection Générale des Finances (IGF), la Cour des Comptes, la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF), la COPIREP et l’Association Nationale des Entreprises Publiques (ANEP), ainsi que des organisations de la société civile.

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