La République Démocratique du Congo (RDC) est le théâtre d’un débat enflammé qui prend de l’ampleur concernant le partenariat contractuel établi avec la société minière Primera Gold. Cette controverse, qui fait la une des discussions au sein de l’opinion publique, de la société civile, de certaines figures législatives et de l’exécutif, reflète les points de vue divergents sur les avantages fiscaux et économiques octroyés à Primera Gold dans le cadre de ses activités en RDC.
En effet, l’ascension fulgurante de Primera Gold dans le secteur minier congolais a fait naître un débat virulent quant aux retombées de sa collaboration avec le gouvernement congolais. Au cœur de cette controverse, Alfred Maisha, député national, a émis des critiques publiques récentes à l’égard des privilèges et du monopole dont bénéficie Primera Gold. Il souligne que ces avantages semblent écarter les entreprises locales de l’exploitation des précieuses ressources naturelles du pays.
Dans une réaction incisive aux allégations de Maisha, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a réfuté les allégations de faveurs exclusives accordées à Primera Gold pour l’exploitation aurifère en RDC. Kazadi a éclairci que le gouvernement congolais n’a pas octroyé de monopole à Primera Gold dans ce secteur. Le ministre a, par ailleurs, souligné que la mise en place d’un partenariat, sous la forme d’une joint-venture, visait à contrer l’exploitation illicite des minéraux. Cette situation, selon lui, contribue au maintien des conflits à l’Est du pays et profite à des pays voisins comme le Rwanda.
Qualifiant les rumeurs de « ridicules », Kazadi a réfuté les allégations selon lesquelles Primera Gold n’aurait investi qu’une somme de 20 000 dollars dans le projet. En contraste avec ces allégations, il a souligné que le pays a en réalité exporté trois tonnes d’or depuis le début de l’année, une nette augmentation par rapport aux 26 kilos exportés l’année précédente.
Le ministre a, par ailleurs, mis en exergue la distinction entre l’exploitation minière artisanale et industrielle. Il a mis en lumière les conditions fiscales défavorables qui ont longtemps prévalu, encourageant ainsi la fuite des minéraux vers des pays voisins tels que le Rwanda et l’Ouganda. Kazadi a tenu à souligner que les acteurs miniers respectant les critères de transparence et de traçabilité édictés par la direction de l’État pourraient bénéficier de conditions similaires à celles accordées à Primera Gold.
Interrogé sur la question de savoir pourquoi le gouvernement congolais n’a pas pris en charge lui-même l’exploitation de ces précieuses ressources, Kazadi a évoqué un manque de moyens financiers et techniques. Il a vigoureusement défendu le partenariat établi avec Primera Gold, une société basée aux Émirats Arabes Unis, comme une réponse pragmatique à ces défis majeurs.
Au cœur de cette polémique complexe se dessine ainsi un débat crucial sur les orientations stratégiques du pays en matière d’exploitation minière et de coopération avec des partenaires internationaux. Tandis que les voix discordantes se multiplient, il demeure impératif de faire émerger une vision équilibrée qui serve les intérêts du pays ainsi que ceux de ses citoyens.