Kinshasa, le 4 septembre – Samedi dernier, en marge de la cérémonie marquant le lancement officiel des premières productions au sein de la zone économique spéciale de Maluku, Élysée Odia , journaliste émérite et directrice générale du média en ligne Yabisonews, a été la cible d’une agression violente perpétrée par un groupe de jeunes se revendiquant des « forces grises ».
Dans un acte choquant de violence contre la liberté de presse et d’expression, la journaliste, qui était présente en tant qu’invitée à l’événement, a été menacée et agressée physiquement. Elle en est sortie avec des ecchymoses et des égratignures aux genoux, ainsi qu’un doigt enflé. Heureusement, quelques agents de sécurité présidentielle ont réussi à la protéger. Ces agresseurs accusent Odia Élysée d’insulter le président de la République, Félix Tshisekedi, bien qu’aucune preuve de ces allégations n’ait été présentée. De plus, ils ont fait référence à un prétendu tweet fallacieux concernant l’affaire Chérubin Okende, tout en proférant des menaces de viol et de meurtre à l’encontre de la journaliste.
Malgré les anti-inflammatoires pris pour soulager ses douleurs, Odia Élysée reste marquée par cette agression. C’est la première fois en près de 15 ans de carrière qu’elle subit une agression physique, à l’exception d’une récente agression à laquelle elle a été confrontée sous forme de jets de pierres. Cela démontre que, malheureusement, personne n’est à l’abri de telles violences.
Au cours de sa carrière, qui s’étend sur près de 15 ans, Odia Élysée n’a jamais été traînée devant les instances judiciaires ni confrontée à des accusations de diffamation, d’insultes ou de toute autre infraction. Cela souligne l’intégrité et le professionnalisme qui ont toujours caractérisé son travail journalistique.
Certaines personnes peuvent se demander si elle aurait dû assister à l’événement, mais elle répond avec fermeté : « Pourquoi ne pas y aller ? » Elle estime que son rôle de journaliste est de couvrir les événements importants, même si cela comporte des risques.
D’autres peuvent lui conseiller d’être plus prudente, à quoi elle répond : « Oui, je suis à la fois prudente et attristée de devoir être excessive dans ma prudence lorsque je fais simplement mon travail. »
En ce qui concerne les demandes de preuves photographiques de l’incident, Odia Élysée explique qu’elle n’en dispose pas, mais elle insiste sur le fait qu’elle ne peut pas évoquer légèrement le nom de la présidence de la République, soulignant que cette dernière n’a aucune responsabilité dans les actes de ces jeunes agresseurs.
En conclusion, bien que de nombreux témoins aient assisté à cette attaque contre la liberté de la presse, personne n’a encore été appréhendé. Odia Élysée a décidé de ne pas porter plainte, mais elle a choisi de s’exprimer.
Elle écrit pour refuser que l’intolérance et la violence l’emportent sur le débat et les échanges d’idées. Elle accepte et encourage la contradiction et ne recherche pas l’unanimité.
Elle écrit parce qu’elle sait que les institutions médiatiques de la République démocratique du Congo ne la soutiendront pas, invoquant qu’elle n’a pas le « bon profil ».
Elle écrit pour que personne ne puisse prétendre ignorer ce qui s’est passé.
Elle écrit pour dire à ceux qui la menacent qu’elle ne renoncera pas à ses libertés, que ce soit la liberté de la presse ou la liberté d’expression.
Elle conclut en annonçant que les émissions et reportages prévus cette semaine seront maintenus, montrant ainsi sa détermination à continuer son travail malgré les menaces et les violences subies.