Après le déclenchement de nouveaux pourparlers en Turquie, l’avancée des discussions laisse entrevoir un possible sommet entre les dirigeants ukrainien et russe. Dans le même temps, l’étau continue de se resserrer autour des principales villes assiégées
Une possible rencontre Zelensky-Poutine
Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien et son homologue russe depuis le début de l’invasion russe sont désormais possibles, ont indiqué Kiev et Moscou après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens le mardi 29 mars à Istanbul.
« Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non nucléaire de l’Ukraine entrant dans une dimension pratique […], il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l’activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », a déclaré le vice-ministre russe de la Défense. « Nous pouvons dire que les signaux que nous entendons dans les négociations sont positifs, mais ils ne font pas oublier les explosions ou les obus russes », a affirmé Volodymyr Zelensky dans un message vidéo.
L’Occident circonspect
Les dirigeants américain, français, britannique, allemand et italien se sont montrés circonspects après l’annonce de ces avancées dans les discussions russo-ukrainiennes. « On verra s’ils tiennent parole », a dit le président américain Joe Biden à des journalistes, peu après s’être entretenu avec ses homologues. « Il semble y avoir un consensus sur le fait qu’il faut voir ce qu’ils ont à offrir », a-t-il ajouté.
À Londres, un porte-parole du premier ministre Boris Johnson n’a pas dit autre chose. Londres jugera « Poutine et son régime sur ses actes, pas ses paroles », a-t-il affirmé.
À Marioupol, les nationalistes ukrainiens sommés de se rendre
Après un échange avec Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a exigé que les « nationalistes » ukrainiens à Marioupol « déposent les armes » afin qu’on puisse « trouver une solution à la situation humanitaire » dans ce port stratégique. Mais les conditions pour lancer dans les prochains jours une opération humanitaire au secours des habitants ne sont « pas réunies à ce stade » selon le dirigeant français.
Volodymyr Zelensky a qualifié les attaques russes contre Marioupol de « crime contre l’humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète ». En visioconférence devant le Parlement danois, il a accusé Moscou d’y bombarder volontairement les abris des civils.
Mykolaïv : au moins douze morts
Douze personnes ont été tuées et au moins 33 autres blessées dans une frappe russe ayant partiellement détruit le bâtiment de l’administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine.
Les forces russes ont par ailleurs bombardé l’aérodrome militaire de Starokostiantyniv (ouest), détruisant tous les stocks de carburant de cette ville, a annoncé son maire.
Risque d’arrestation arbitraire pour les Américains en Russie
Les citoyens américains en Russie risquent d’être arbitrairement arrêtés par les autorités, a averti le département d’État des États-Unis, qui a renouvelé son appel à ne pas se rendre dans le pays ou à le quitter immédiatement.
La Russie accusée de provoquer une crise alimentaire mondiale
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie a été accusée d’avoir provoqué une « crise alimentaire mondiale » voire de faire courir un risque de « famine » en ayant déclenché une guerre contre l’Ukraine, le « grenier à blé de l’Europe ».
Le président russe « Vladimir Poutine a commencé cette guerre. Et il est celui qui peut l’arrêter », a martelé la numéro deux de la diplomatie américaine Wendy Sherman lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation humanitaire en Ukraine.
Près de 4 millions de réfugiés
Le nombre de réfugiés ayant fui l’Ukraine depuis l’invasion ordonnée par Vladimir Poutine se rapproche de la barre symbolique des 4 millions qui pourrait être franchie dans les tout prochains jours, selon l’ONU, estimant à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l’intérieur du pays.
Avec 3 901 713 réfugiés ukrainiens, principalement des femmes et des enfants, l’Europe n’a pas connu de tels flots de réfugiés depuis la Seconde guerre mondiale.
AFP