AccueilTribune libreTribune Libre :...

Tribune Libre : Est-ce le rôle de l’Inspecteur Général des Finances d’aller chercher des investisseurs ?

L’Inspecteur Général chef des services de l’Inspection Générale des Finances, dans une conférence à Houston, centrée sur la “recherche des investissements” (est-ce son rôle d’aller chercher des investisseurs, on peut aussi en discuter), qu’il n’y a pas de guerre au Congo. Il renchérit en précisant que de Kinshasa, Lubumbashi, et autres grandes villes, on regarde ces événements (la guerre dans l’Est, les tueries, les massacres) à la télé … Comme on regarderait la guerre en Ukraine quoi ! Un truc lointain qui ne nous touche pas, donc nul besoin d’en parler !

En regardant la vidéo, on peut s’apercevoir qu’il tente de répondre à une question qui aurait été posée sur la situation sécuritaire au Congo, pour les investisseurs étrangers. Des propos très maladroits, qui ont suscité un tollé compréhensible.

Des ressortissants de cette région en feu, mais pas qu’eux, choqués, parlent de propos négationnistes. Je pense qu’ils n’ont pas tort, car j’en fais partie. La problématique est posée : faut-il nier la réalité de la guerre qui nous est imposée par des forces négatives argumentées par le Rwanda notamment, dans l’optique de rassurer les investisseurs étrangers ? Cette question est dense. On n’y répond pas en un seul article. Je vais donc la prendre sous quelques angles, car la matière me semble infinie.

1. De l’inconscience caractéristique des Congolais

Les Congolais dans leur grande majorité, sont-ils vraiment conscients que leur pays est véritable en guerre ? Je ne pense pas. Je crois que nous sommes encore majoritairement endormis, et il faut rapidement que nous ouvrions les yeux. Le relatif “confort” que nous avons à Kinshasa, Lubumbashi, voire Goma, bref dans les grandes villes, nous rend naturellement insensibles à la dureté de la situation que connaissent nos compatriotes, constamment sous la menace de la mort. Nous dansons, buvons, mangeons, comme si de rien n’était, et à l’annonce d’un nouveau massacre, on lit le message comme s’il s’agissait d’un prospectus promotionnel de Vodacom ! Dans le Congo de Jules Alingete, à 2000 km de la guerre, 50 morts lors d’une incursion des forces négatives ADF ou autres, n’ont pas plus de résonance que 50 morts en Ukraine. On voit à la télé, c’est lointain, donc ça va ! Dans le Congo de Jules Alingete, la guerre n’existerait que si des bombes tombaient sur Sozacom … Les propos de Jules Alingete ne sont-ils pas finalement l’expression d’une inconscience généralisée ?

2. Du juridisme creux, résultat d’une hyper personnalisation des institutions

Depuis que Jules Alingete, Inspecteur général de l’IGF, a tenu ces propos, nous voyons ses lieutenants descendre dans l’arène pour tenter de nous faire croire qu’il a raison, qu’il n’y a pas de guerre en RDC, car la guerre serait bien codifiée. Des pseudos analystes, grands connaisseurs des concepts issus du droit international, nous font alors voir la différence entre “guerre” et “poches d’insécurité”. Le Congo ne serait pas en guerre, car la déclaration de guerre suit un processus juridique précis, détaillé dans la Constitution de la république.
C’est à se demander si lorsque Macron déclare devant ses compatriotes, au lendemain du lancement de l’offensive Russe en Ukraine, “nous sommes en guerre”, son cerveau n’était pas en place. Nos pseudo analystes seraient plus connaisseurs du droit international que le président français …

Mieux encore, c’est à se demander si notre propre président, Félix Tshisekedi, ne serait pas un peu patraque, lorsqu’il annonce, sans sourciller, sa volonté de “ramener la paix à l’Est”. Pourquoi ramener la paix s’il n’y a pas de guerre ? La paix ne se comprend pas si on ne connait pas la guerre, les deux opposés sont complémentaires. Mais nos pseudo analystes ont réponse à tout. Les troubles sécuritaires dans quelques zones du pays ne constituent pas une guerre. Dans ce cas, pourquoi ne pas envoyer la police pour restaurer l’ordre public qui ne serait que troublé ? Pourquoi y concentrer l’essentiel de nos forces de défense ?

Ce juridisme totalement creux est la résultante de l’hyper personnalisation qui gangrène nos institutions politiques. Un individu raconte des âneries, et tout le monde autour de lui doit s’atteler à le défendre, envers et contre tout, même face à tout élément rationnel, parce que “l’Etat c’est lui” ! Le communiqué pondu par le service de communication de l’IGF, frisant le mépris, en est une preuve patente. Parce que c’est le chef qui s’est exprimé, personne ne peut lui dire qu’il a mal parlé, personne ne peut le conseiller utilement, lui faire savoir qu’il a clairement raconté des bêtises et qu’il devrait simplement s’amender au lieu de chercher à expliquer je ne sais quoi, sous peine d’être remercié, alors on déploie des trésors de réflexion pour défendre l’indéfendable. C’est typiquement Congolais !

3. La désorganisation permanente comme mode de gestion

Sortons un peu du fond des propos négationnistes, et demandons-nous pourquoi l’homme doit se rendre aux USA pour attirer des investisseurs étrangers, dans l’optique de créer des emplois, de booster l’économie, de réduire la pauvreté.

Quel est ce pays normal qui met l’accent sur des forces exogènes pour émerger ? Si nos institutions jouaient véritablement leur rôle dans l’organisation du pays, aurait-il besoin d’aller chercher à convaincre des Américains de venir investir au Congo, quitte à se lancer dans cette logique de négationnisme désastreux ?

Qu’est-ce qui empêche le gouvernement congolais de mettre sur pied des projets visant à financer des entrepreneurs congolais dans tous les domaines, de manière à obtenir des entreprises locales (champions nationaux) à capital national ?
Mettons l’argent public dans le développement de nos propres entreprises, moins dans les voitures de luxe, et nous aurons moins recours aux étrangers. La crise mondiale liée à la guerre en Ukraine ne nous enseigne-t-elle pas que la dépendance à l’autre, quel qu’il soit, est une mauvaise politique? J’aurais préféré que Jules Alingete fasse sa tournée au Congo, appelant les jeunes à monter des projets d’entreprises, qui seront financés par l’Etat, de manière à remplir le pays de PME plutôt que de boutiques politiques comme c’est le cas actuellement. Il n’aurait certainement pas dérapé ainsi.

Pour conclure, je nous exhorte tous, Congolais du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest, d’ailleurs, à être plus conscients de notre situation. Une société qui rêve en permanence, abrutie par la bière et l’ambiance, est vouée à la disparition. Les tutsis sont là, on connaît leur projet. Je répète, LES TUTSIS SONT LÀ, ON CONNAIT LEUR PROJET ! A bon entendeur…

Merseign Luzonzo, penseur très très libre

Soyez averti chaque fois que nous publions quelque chose de nouveau !

continuer la lecture

Violation des normes aéronautiques : Moïse Katumbi accusé d’exploitation illégale d’une piste d’atterrissage

L'opposant congolais Moïse Katumbi fait face à des accusations graves de la part de l'Autorité de l'Aviation Civile (AAC) en République démocratique du Congo (RDC). Dans une correspondance datée du 3 octobre 2024, l'AAC affirme que Katumbi aurait enfreint l'article 183 de la loi relative à l’aviation civile en exploitant la piste d’atterrissage de Mulendo sans aucune autorisation légale.

Rencontre entre Tshisekedi et Macron à l’élysée : la sécurité de l’est de la RDC au cœur des discussions

Paris, le 04 octobre 2024 – À l’issue d’une visite officielle en Hongrie, le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a été accueilli ce matin par son homologue français, Emmanuel Macron, au Palais de l’Élysée. Un échange qui intervient dans un contexte marqué par des tensions persistantes dans l’Est de la RDC et la recherche de solutions pérennes pour rétablir la stabilité régionale.

Les autorités congolaises réduisent le coût des carburants pour soutenir le pouvoir d’achat

Désormais, dans les zones Ouest et Nord du pays, le litre d’essence passe de 3 340 FC à 2 990,49 FC, tandis que le gasoil est réduit de 3 435 FC à 2 979,73 FC, soit une diminution d’environ 13 %. Dans la région Est, le litre d’essence se négocie à 3 776 FC et celui du gasoil à 3 762 FC. Quant à la zone Sud, les prix de l’essence et du gasoil reviennent respectivement à 3 856 FC et 3 923 FC.