A l’approche des élections prévues l’année prochaine, 2023, au mois de septembre ; telle que la Constitution stipule à son article 73 : « Le scrutin pour l’élection du président de la République est convoqué par la Commission Electorale Nationale et Indépendante (CENI), 90 jours avant l’expiration du mandat du président en exercice ».
« Elu » sur la promesse de faire de la RDC un Etat de droit où tout sera centré sur « le peuple d’abord », l’organisation pré-électorale s’impose pour l’actuel Chef de l’Etat de la RDC à l’approche des élections de 2023. Dans les états major de certains partis politiques et la société civile, ils se préparent à lui demander des comptes en utilisant en grande partie, la redevabilité de ces promesses.
Quant aux élections de l’année prochaine, l’actuel Chef de l’Etat devra faire face à neuf (9) probables fronts pendant que son prédécesseur, n’en avait que quatre (4).
Les 4 fronts de son prédécesseur, Joseph Kabila étaient :
1. L’instabilité sécuritaire au pays ;
2. La précarité du social de la majorité des citoyens ;
3. Les pressions des occidentaux sur leurs intérêts géostratégiques en RDC, notamment la révision du code minier, l’exploitation des minerais stratégiques, l’octroi du marché de construction d’un port en eau profonde à Banana, l’exécution du projet Inga III ainsi que l’influence Chinoise en RDC ;
4. L’opposition (l’opposition politique et les confessions religieuses avaient fait bloc contre le régime de Joseph Kabila).
L’actuel Chef de l’Etat fera face à 9 fronts lors des élections de 2023.
Ces 9 fronts seront primordialement :
1. La précarité du social des RD. Congolais ;
2. L’instabilité sécuritaire au pays ;
3. L’Opposition (FCC, LAMUKA, les confessions religieuses et une partie de la société civile ainsi que la diaspora et les mouvements des jeunes);
4. Le disfonctionnement au sein de son parti politique l’UDPS ;
5. L’Union Sacrée, un monstre à plusieurs têtes (CASH, ENSEMBLE, MLC, FCC Mosaïque, etc.) ;
6. La communauté Internationale qu’il n’arrive pas toujours à convaincre;
7. L’opulence et l’euphorie du pouvoir au sein de sa famille biologique ;
8. Le divorce avec son ancien partenaire, Joseph Kabila ;
9. Le respect des accords avec ses partenaires politiques ainsi que la gestion de leurs ambitions (Moïse Katumbi, Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba, Christophe Mboso, Modeste Bahati, Lambert Mende, Mbusa Nyamwisi, Charles Okoto, etc.).
Face à ces 9 fronts, il lui sera très difficile d’organiser les élections s’il n’est pas sûr d’en sortir victorieux. Alors, il pourrait mettre en place quatre options ou scenarios lui permettant de rester un peu plus longtemps au pouvoir (la politique du glissement), notamment :
1. Organiser un dialogue pour un compromis politique qui va lui permettre de s’approcher un peu de ses opposants en leur proposant un gouvernement d’union nationale pour une durée de 2 à 3 ans ;
2. Soutenir l’organisation des élections truquées pour être proclamé vainqueur par la CENI et la Cour Constitutionnelle ;
3. Utiliser le non financement de la CENI, l’enrôlement des nouveaux majeurs, le recensement des citoyens et l’octroi de la carte d’identité à tous les RD Congolais ;
4. Créer des situations de trouble par le vote de certaines lois problématiques au niveau de l’assemblée nationale dont il a le contrôle.
Face à ce tableau, toute personne avisée et éclairée pourrait se poser la question de savoir comment son prédécesseur, Joseph Kabila avec 4 fronts, n’a pas pu résister à la pression de ceux-ci étant même un politico-militaire – Comment va s’en sortir l’actuel Chef de l’Etat avec ses 9 fronts ? Etant donné qu’il ne fait preuve de maitrise d’aucun paramètre important d’un processus électoral qui se veut crédible, mais plutôt de la volonté claire de truquer ou mieux, d’en exercer une fraude à grande échelle.
S’il opte pour l’organisation des élections en 2023, il ne lui reste que juste une année pour faire ce qu’il n’a pas pu réaliser durant 3 années. Tel est le défi réel de l’actuel Chef de l’Etat pour convaincre l’électoral en 2023.
L’avenir nous réserve beaucoup de surprises.
Tribune de : Jean-Pierre ALUMBA LUKAMBA