En marge de la journée de la terre célébrée le 22 avril de chaque année, la députée nationale et ancienne présidente de l’assemblée nationale congolaise, Jeanine Mabunda, a pris part à un forum, par visioconférence, sur le changement climatique en Afrique.
Organisé par Brookings Africa Growth Initiative en prévision de la cop27, ce Forum avait pour objectif de traiter les questions sur le changement climatique et ses conséquences en Afrique. Les participants à ces assises ont posé des questions notamment sur:
« Comment 4,4 millions de voitures électriques roulent grâce au cobalt de l’Afrique et comment 1,5 milliard de téléphones peuvent fonctionner à base du coltan d’Afrique, tandis que 600 millions d’Africains propriétaires de ces matières n’accèdent toujours pas à l’électricité ! ».
Les réponses qui peuvent résulter de ces questions démontrent à suffisance que le changement climatique a des conséquences négatives en Afrique. D’où un grand défi à relever par les fils et filles du continent noir, à qui la Cop27 d’Égypte donnera la parole.
« L’Afrique porte la faible responsabilité dans la crise climatique mondiale mais fait face à ses conséquences les plus graves. Quarante-huit pays d’Afrique subsaharienne en dehors de l’Afrique du Sud sont responsables de seulement 0,55 % des émissions cumulées de CO2. La Chine, l’UE et les États-Unis émettent plus de 40 % du total mondial des gaz à effet de serre , tandis que toute l’Afrique en émet 7 %. 48 pays d’Afrique subsaharienne n’émettent collectivement que 0,05 % des émissions mondiales. Les nations africaines sans accès universel à l’énergie ne devraient pas être invitées à faire plus que celles qui ont des excédents énergétiques et qui utilisent encore le charbon. L’Afrique porte la moindre responsabilité dans la crise climatique mondiale mais fait face à ses conséquences les plus graves. Quarante-huit pays d’Afrique subsaharienne en dehors de l’Afrique du Sud sont responsables de seulement 0,55 % des émissions cumulées de CO2″, ont constaté lesIl est temps de passer de la théorie à la pratique, à la réalisation de toutes ces promesses longtemps inactives. Les super puissances mondiales continuent à polluer pendant que l’Afrique joue le protecteur de l’humanité. Et cela, sans aucune contrepartie financière. La Cop27Egypte doit être un rendez-vous du bénéfice d’Afrique. Il est temps de prendre en compte la vie menacée de tous ces millions d’hommes et femmes en Afrique (frappés par diverses catastrophes et qui vont s’accentuer durant les 30 prochaines années) pendant que les pollueurs continuent leur progrès technologique. Cela est totalement inadmissible », ont constaté les panelistes à l’issue de ce forum climatique.
Quant à la République Démocratique du Congo, la présidente honoraire de la chambre basse du Parlement, a démontré que l’accès à l’électricité en Afrique demeure un casse-tête pour ses habitants.
Pour Jeanine Mabunda, « près de 600 millions de fils et filles du continent noir n’accèdent pas à l’électricité alors que leur continent produit de quoi alimenter les véhicules électriques (transition énergétique) ainsi que la fabrication des téléphones portables. Cette forme d’injustice est intolérable dans la mesure où dans toutes les grandes rencontres passées, l’union européenne, la Chine et les États-Unis, grands consommateurs de l’énergie fossile continuent à exiger d’énormes sacrifices à l’Afrique qui n’est pourtant pas responsable de la production de ce fameux gaz tueur de l’humanité (0,05%). Avec ses besoins en énergie pour son développement, l’Afrique ne saurait se contenter de l’énergie éolienne ni solaire », a dit l’élue de Bumba. Et d’ajouter sue même si l’Afrique a démontré qu’elle pouvait faire preuve de résilience dans plusieurs secteurs notamment dans la santé avec Ebola et covid19, « il est impérieux qu’elle accède à l’électricité pour le bien-être de sa population et l’exploitation de ses petites et moyennes industries ».
Revenant sur la cop27 qui aura lieu en Égypte, « tous les intervenants ont souhaité que l’Afrique elle-même change de vision et de discours ». Que les africains qui sont victimes du changement climatique, deviennent bénéficiaires sur le plan financier mais aussi logistique.
Ont pris par à ce forum: Mahmoud Mohieldin : Directeur exécutif – Envoyé spécial du Fonds monétaire international pour le financement de l’Agenda 2030 pour le développement durable – Nations Unies, Jeanine Mabunda Lioko (Présidente honoraire de l’Assemblée nationale/ RDC); Nyombi Morris : Activiste pour le climat – Fridays for Future Ouganda Paul Okwi : Spécialiste principal de programme – Centre de recherches pour le développement international (CRDI); Modérateur) Ede Ijjasz -Vasquez : Chercheur principal non résident – Économie mondiale et développement, Initiative pour la croissance en Afrique (Modérateur); Aloysius Uche Ordu : Directeur : Africa Growth Initiative Senior Fellow – Global Economy and Development.