Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé samedi avoir accordé sa grâce à son prédécesseur et ancien rival Laurent Gbagbo, sous le coup d’une peine de 20 ans de prison dans son pays à la suite de la crise post-électorale de 2010-2011.
Une annonce qui était attendue après plusieurs efforts de réconciliation entre le chef d’État ivoirien et ses prédécesseurs. Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé samedi 6 août avoir accordé la grâce présidentielle à son ancien rival et prédécesseur Laurent Gbagbo, « dans le souci de renforcer la cohésion sociale ». Ce dernier était sous le coup d’une peine de 20 ans de prison dans son pays à la suite de la crise post-électorale de 2010-2011.
« Dans le souci de renforcer la cohésion sociale, j’ai signé un décret accordant la grâce présidentielle à M. Laurent Gbagbo », a déclaré Alassane Ouattara dans un discours à l’occasion du 62e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Le chef de l’État a également annoncé avoir demandé « qu’il soit procédé au dégel de ses comptes et au paiement de ses arriérés de ses rentes viagères ».
Il a a en outre annoncé avoir signé un décret accordant « la libération conditionnelle » à deux anciennes figures de l’appareil militaire et sécuritaire du régime de Laurent Gbagbo, condamnées pour leur rôle dans la crise de 2010-2011. Il s’agit du contre-amiral Vagba Faussignaux, ex-patron de la Marine, et du commandant Jean-Noël Abéhi, ancien chef de l’escadron blindé de la gendarmerie du camp d’Agban, à Abidjan.
Les deux anciens rivaux s’étaient déjà retrouvés une première fois le 14 juillet 2022, lors d’une « rencontre de retrouvailles » avec Henri Konan Bédié, également ancien président.
Lors de la crise post-électorale de 2010-2011, le duel à la présidentielle entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, alors soutenu par M. Bédié, avait débouché sur une crise post-électorale après que le premier a refusé de reconnaître la victoire du second. Les violences ont fait 3 000 morts et conduit à l’arrestation de M. Gbagbo en avril 2011.
Acquitté par la justice internationale, il a fait son retour en juin 2021 à Abidjan et a lancé un nouveau parti d’opposition. Sans jamais avoir été inquiété depuis son retour, il restait néanmoins sous le coup en Côte d’Ivoire d’une condamnation à 20 ans de prison pour « le braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise de 2010-2011.
En 2020, des violences électorales lors de la présidentielle avaient fait 85 morts et 500 blessés. Le scrutin, boycotté notamment par M. Bédié, avait vu la réélection du président Ouattara pour un troisième mandat controversé, jugé inconstitutionnel par l’opposition.
AFP / France 24