Le mouvement du 23 Mars (M23) réfute les allégations du gouvernement congolais et appelle les autorités congolaises à cesser de chercher des bouc-émissaires pour faire diversion sur ses propres turpitudes.
Lors de la traditionnelle conseil des ministres du vendredi 28 août dernier, le gouvernement congolais à révélé la création dans la province du Sud-Kivu d’un mouvement dénommé « l’association pour la Balkanisation de la RDC« dont le M23 est pointé du doigt.
Dans une mise au point du Mouvement du 23 mars sur les allégations du gouvernement central, il affirme qu’il ne servira pas de bouc-émissaire à l’incapacité flagrante du gouvernement de la RDC à assumer ses propres responsabilités dans la sécurisation du Kivu-Ituri.
« Nous avons lu avec stupéfaction sur les réseaux sociaux les fausses allégations contenues dans le compte-rendu de la 46ème session ordinaire du Conseil des ministres du gouvernement central tenu à Kinshasa le vendredi 28 Août 2020 faisant état de la création en province du Sud-Kivu par certains prétendus ex-membres du M23 d’une milice appelée Association pour la Balkanisation de la RDC et d’avoir hissé le drapeau de la »République du Kivu » », peut-on lire dans cette mise au point faite le 29 août 2020 et signé par le président du mouvement du 23 mars, Bertrand BISIMWA.
Le M23 tient à ses engagements contenus dans les déclarations signées le 12 décembre 2013 à Nairobi et demande au gouvernement congolais de respecter ses propres engagements pris en présence de 5 Chefs d’Etats des pays membres de la CIRGL et de la SADC à la même occasion au state House du Kenya à Nairobi.
Ce qui signifie qu’en ce moment, il ne dispose d’aucun ex-combattant en province du Sud-Kivu en dehors de ceux rapatriés à notre insu par le gouvernement de la République depuis 2014 et dont il ignore le lieu de leur redéploiement.
Le M23 dit avoir suivi en mai et juin 2020 l’arrestation en ville de Bukavu par l’ANR des Haut cadres de certains partis politiques connus dont le PPRD accusés d’avoir hissé le drapeau de la « République du Kivu ».
« Ces personnes ne sont nullement membres du M23 », indique le communiqué.
À en croire le M23, il déplore le fait que le gouvernement actuel a difficile à se défaire de l’influence des membres de l’ancienne administration sur les engagements de Nairobi en particulier et le processus de paix dans l’Est du pays en général : refus d’appliquer ses propres engagements, dédoublement des interlocuteurs de paix pour saboter le processus de Nairobi, diabolisation et multiplication des accusations fortuites dans les médias contre le M23 comme si le Gouvernement était en quête de la légitimation de l’option militaire.
Le M23 dit qu’à leur sortie du territoire congolais le 5 novembre 2013 pour faciliter le retour définitif de la paix, l’Est de la RDC comptait 44 groupes armés. En décembre 2019, un rapport des experts des Nations-Unies y comptait plus de 139 groupes armés. En Juillet 2020 leur nombre est passé à 154.
« Ces groupes armés sont-ils l’œuvre du Mouvement du 23 Mars ? » s’interroge le dit mouvement. Le M23 dit constater que depuis fin 2013, le gouvernement congolais n’a réussi ni à désarmer ni à neutraliser un seul groupe armé.
« Par contre, les anciens comme les nouveaux groupes armés consolident leurs positions mais ne mettent en cause le pouvoir établi duquel ils bénéficient un traitement de faveur et servent, souvent, de supplétifs à l’Armée nationale » souligne le mouvement.
D’après le M23, « le gouvernement congolais ne dispose d’aucun Programme sérieux de désarmement, démobilisation et réinsertion sociale pour accompagner l’appel du Chef de l’Etat lancé aux différents groupes armés. De l’Ituri au Sud-Kivu en passant par le Nord-Kivu, les milliers des ex-combattants qui ont répondu à l’appel du Chef de l’Etat Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO à déposer les armes et à se rendre aux FARDC n’ont pas tardé à déchanter. Abandonnés à leur triste sort dans leur cantonnement où ils étaient livrés à la faim, aux maladies et aux intempéries, ils ont tout simplement été contraints à retourner dans leurs maquis ».
Et de s’interroger: « Quel témoignage vont-ils y apporter pour encourager les autres combattants à déposer les armes ? »
« Il devrait se rendre à l’évidence de la volonté exprimée du Kivu-Ituri de rompre définitivement avec un passé sombre marqué par des guerres et des tragédies humanitaires. Le Kivu-Ituri requiert tout simplement une attention particulière du Chef de l’Etat et de son gouvernement pour y conduire effectivement un vaste programme multisectoriel contextualisé pour sa stabilisation et sa reconstruction », conclu le communiqué de mise au point de ce mouvement.