30 corps sans vie ont été retrouvés dans le territoire de Beni, province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, ont indiqué mardi 17 novembre les autorités provinciales et des experts dans la région de Beni où au moins 811 ont été tuées depuis le 31 octobre 2019.
D’après les sources locales, Vingt-neuf corps « précédemment exécutés en masse » à une date non-précisée ont été retrouvés à Kavuyri dans le parc des Virunga.
Les mêmes sources signalent également une nouvelle attaque armée qui a coutée la vie à six personnes la matinée de ce même mardi dans le village de Kokola », a ajouté le KST, citant « les services spécialisés de la province du Nord-Kivu .
La mission des Nations-unies au Congo (Monsuco), qui dispose d’une force d’intervention rapide dans la région de Beni, a confirmé le bilan de six victimes à Kokola. D’autres sources locales parlement d’une septième victime.
« Les premiers indices sur les auteurs de tous ces actes innommables renvoient aux combattants ADF (Force démocratiques alliés) très actifs dans la zone », a ajouté le ministre provincial de l’Intérieur.
Au moins 811 civils ont été tués en territoire de Beni depuis le 31 octobre 2019, selon le décompte des experts et chercheurs sur le terrain du KST.
A cette date, l’armée congolaise avait annoncé des opérations d’envergure contre les leaders et les bases des ADF dans la forêt et la jungle autour de Beni.
D’après les analystes, les ADF avaient alors intensifié leurs massacres en zone rurale, en signe de représailles, pour dissuader les civils de collaborer avec les militaires.
Les ADF constituent l’un des groupes armés les plus violents parmi les dizaines encore actifs dans l’Est de la RDC, en proie à des guerres et des violences depuis 1996.
Les ADF sont historiquement des rebelles musulmans de l’Ouganda voisin, qui se sont installés dans le Nord-Kivu au milieu des années 90.
Ils n’ont plus lancé d’attaques contre les frontières de l’Ouganda depuis des années, vivant de divers trafics en territoire de Beni où ils ont fait souche.
Certaines de leurs attaques sont revendiquées depuis avril 2019 par l’organe de propagande du groupe djihadiste Etat islamique, sans preuve formelle d’affiliation.
« L’horreur de cette nouvelle découverte macabre ne peut laisser indifférent », a réagi l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en RDC Jean-Marc Châtaigner, en adressant ses « pensées pour toutes les victimes civiles des agissements criminels des groupes armés dans l’Est de la RDC ».