Kinshasa, le 4 octobre 2023 – Une situation tendue a récemment éclaté entre l’Institut Technique Industrielle (ITI/Gombe) et l’Institut Supérieur Pédagogique et Technique (ISPT/Gombe) dans la Commune de la Gombe à Kinshasa. Les protagonistes de cette crise, les ministres Tony Mwaba de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) et Mohindo Nzangi de l’enseignement supérieur et universitaire (ESU), ont décidé d’unir leurs forces pour tenter d’apaiser les tensions.
Le dimanche dernier, la situation a atteint son paroxysme lorsque le Directeur Général de l’ISPT a fait irruption sur les lieux avec deux bus de Transco remplis de « Kulunas », des bandits urbains. Leur mission ? Expulser, sans mandat ni légitimité, les familles des enseignants de l’ITI/Gombe, qui étaient jusqu’alors logées dans l’ancien internat des élèves de l’ITI, un établissement qui a vu le jour en 1952. Il convient de rappeler que l’ISPT a été créé en 1976 dans le but de former les enseignants destinés à encadrer les élèves de l’ITI/Gombe. L’incident a laissé un sillage de destruction, les biens des familles ayant été saccagés, vandalisés et pillés par cette bande d’individus, qui a repris ses actes à trois heures du matin le lundi 2 octobre dernier.
Face à cette situation, les familles des enseignants de l’ITI/Gombe ont trouvé refuge dans les salles de classe, privant ainsi les élèves de leur accès à l’éducation. Lorsque les élèves sont arrivés sur les lieux le lendemain matin, ils se sont heurtés au mur érigé par l’ISPT, ce qui a rapidement dégénéré en affrontement. Les jets de projectiles entre les étudiants et les élèves ont contraint les forces de l’ordre à intervenir en tirant des balles de sommation pour disperser la foule.
Conséquence directe de ces événements, les cours à l’ITI/Gombe ont été interrompus, car 9 salles de classe sont actuellement occupées par 27 familles d’enseignants.
Face à cette impasse, le ministre de l’EPST a fait appel à son homologue de l’ESU pour effectuer une visite conjointe sur les lieux, dans le but de mieux comprendre la situation.
Lors de leur visite, les comités de direction des deux établissements ont exposé leur version des faits.
Dans une démarche de médiation, les deux membres du gouvernement ont expliqué aux enseignants que la concession suscite également l’intérêt d’un usurpateur présumé, qui aurait émis un faux certificat d’enregistrement et chercherait à tout perturber. C’est pourquoi, ils ont appelé à un cessez-le-feu entre les deux établissements, afin de faire front commun contre cet individu et d’engager ultérieurement un débat, basé sur des documents historiques, pour déterminer à quel ministère appartient la concession.
« L’urgence réside dans la reprise des cours à l’ITI/Gombe. Pour ce faire, il est impératif de trouver un logement pour les familles des enseignants expulsées », a déclaré Tony Mwaba, invitant son collègue à prendre une décision similaire concernant les étudiants qui occupent le bâtiment. « Tout comme les enseignants ont été délogés, le bâtiment doit rester vide sans les étudiants qui l’occupent », a-t-il ajouté.
Avant de quitter les lieux, Tony Mwaba a appelé les familles des enseignants au calme et à la paix, tout en leur assurant qu’une solution pour leur logement serait trouvée à partir de jeudi.
Par ailleurs, un enseignant en charge des affaires sociales à l’ITI/Gombe, désormais handicapé à cause de la situation, a partagé en détail les souffrances vécues le dimanche dernier, émouvant même les deux ministres qui ont sollicité un accès pour observer les conditions de vie des objets des familles des enseignants expulsés, contraintes de passer leurs nuits à la belle étoile.