D’après un rapport du Groupe d’experts des nations unies sur la République Démocratique du Congo, certains responsables militaires de l’armée Congolaise seraient des fournisseurs d’armes aux certains groupes armés basés dans l’est du pays.
D’après plus de 20 témoignages, dont 3 de première main, recueillis par Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC auprès de sources diverses, dont des dirigeants de factions du NDC-R, des dirigeants du CMC/FDP, des officiers des FARDC, la MONUSCO et la société civile, le général Innocent Gahizi, qui était jusqu’en juillet 2020 le commandant adjoint des FARDC de la 34e région militaire pour le renseignement et les opérations, avait donné l’ordre aux unités des FARDC basées dans les territoires de Masisi, de Rutshuru et de Walikale, notamment à Kitshanga, Nyabiondo et Pinga, de fournir des armes au NDC-R depuis 2018.
Cette activité s’est poursuivie après la scission du NDC-R, d’après le même rapport, certains membres des FARDC ayant utilisé des combattants de la faction Bwira comme intermédiaires pour traquer la faction Guidon et lutter contre la coalition CMC/FDP-APCLS dans le territoire de Masisi et le Front des patriotes pour la paixArmée du peuple (FPP-AP) dans le sud du territoire de Lubero.
Ce rapport indique que le colonel Kasuku Dumu, ancien commandant du 3411e régiment des FARDC, fournissait des armes à Guidon avant la scission, le nouveau commandant du régiment, le colonel Charles Sebutama, coopérait étroitement avec la faction Bwira au moment de l’établissement du rapport.
Les experts onusiens mentionnent par ailleurs que le colonel Dumu a nié toute collaboration avec le NDC-R. Les autres officiers des FARDC ont refusé de parler au Groupe d’experts par téléphone ou n’ont pas pu être contactés par celui-ci.
Il sied de signaler que, le transfert d’armes et de munitions des FARDC à un groupe armé, constitue une violation de l’embargo sur les armes.