L’augmentation de la violence, les catastrophes naturelles et les épidémies alimentent la détérioration de la situation sanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo, a averti un haut responsable de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le 30 juin 2023.
Une augmentation de la violence alimentée par des groupes armés
Selon le Dr Jorge Castilla, responsable principal des urgences de l’OMS, qui s’est exprimé depuis la capitale congolaise lors d’un point de presse régulier à Genève, il y a eu une augmentation significative des déplacements en raison de la violence continue alimentée par des groupes armés. Cette situation a conduit à environ 7,4 millions de personnes ayant besoin d’une assistance sanitaire.
Des déplacements massifs dans l’est du pays
Depuis mars 2022, près de trois millions de personnes ont été contraintes de quitter leur domicile dans l’est du pays, plus précisément dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri.
Une propagation des maladies avec les déplacements
Le Dr Castilla a souligné que de nombreuses personnes en déplacement avaient été attaquées à plusieurs reprises. Dans la région de Goma, les maladies se propagent avec les mouvements de population. Le choléra a ainsi touché la région, avec 25 000 cas signalés, soit le nombre le plus élevé dans la zone.
Des épidémies multiples et des difficultés d’accès aux soins de santé
Le système de santé du pays subit une énorme pression en raison des épidémies de COVID-19, de rougeole, de poliomyélite et de mpox. De plus, la fièvre jaune, le choléra et le paludisme connaissent une augmentation en raison des catastrophes naturelles récurrentes et du manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour les personnes déplacées, selon les informations fournies par l’OMS.
La persistance du choléra
Selon les données de l’OMS, la RDC enregistre en moyenne 1 000 cas de choléra par semaine depuis la mi-mars. Au 12 juin, un total de 24 562 cas et 156 décès ont été signalés.
Campagne de vaccination contre la rougeole
Une campagne de vaccination contre la rougeole est prévue dans les prochains jours, selon l’OMS. Les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu représentent à elles seules 82% des plus de 136 000 cas de rougeole enregistrés cette année, avec 2 000 décès.
Les conséquences des inondations
En plus de l’insécurité endémique, les inondations en début d’année ont causé des centaines de morts et de blessés, et ont touché 36 établissements de santé dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Kasaï et de Tshopo, ce qui a encore augmenté les besoins en matière de santé.
Impact sur la capacité à fournir des soins de santé
Les groupes armés ont également attaqué des établissements de santé, ce qui a eu un impact sur la capacité à fournir des soins de santé.
Le système de santé sous pression
En raison des glissements de terrain causés par les inondations, des installations ont été détruites et des vies ont été perdues ou blessées. Le Dr Castilla a déclaré que tout le système de santé était véritablement sous pression.
La faim, la malnutrition et l’assistance humanitaire
La faim et la malnutrition augmentent, forçant certains déplacés à retourner sporadiquement dans leurs régions d’origine pour survivre, les exposant ainsi à de nouvelles violences, à des chocs de santé mentale et à des tensions psychosociales. Le Dr Castilla a souligné l’augmentation de la malnutrition et l’écart croissant entre les besoins et l’assistance. Pour améliorer les actions des différents partenaires sur le terrain, l’ensemble du système humanitaire des Nations Unies a décidé de renforcer les opérations pendant trois mois.
Insécurité alimentaire aiguë
Près de 26 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë cette année, ce qui représente le nombre le plus élevé de personnes en situation d’insécurité alimentaire dans le monde, a ajouté le Dr Castilla. La malnutrition aiguë touche particulièrement les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et les mères allaitantes.
Besoins d’assistance sanitaire d’urgence
Sur les 174 millions de dollars nécessaires pour fournir une assistance sanitaire d’urgence, seuls 23 millions de dollars (13%) ont été mobilisés jusqu’à présent, selon l’OMS.
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